Les professionnels de la Recherche Privée (Détectives, Enquêteurs privés) ont fait preuve de professionnalisme en acceptant un contrôle de la profession par une autorité administrative, pensant naïvement que cela apporterait une meilleure moralité, un meilleur encadrement des compétences et une véritable reconnaissance de la profession.
Or, nous nous apercevons aujourd’hui, que c’est le contraire qui s’est produit : rien ne nous est autorisé au motif que nous sommes détectives privés, les portes de la vie privée se sont fermées, la clientèle fuit, les marchés nous échappent, etc…
Les interdictions imposées par les différentes législations sont de plus en plus nombreuses et contraignantes. De plus, l’autorité administrative qui régule la profession ne joue pas son rôle de conseil et ne l’aide pas.
Il est temps que la profession se réveille et clame haut et fort qu’elle n’a rien à faire ni à voir avec la sécurité privée !
En effet, nous le claironnons depuis longtemps : L’activité de l’Enquêteur privé est libérale et indépendante, et tend à aider les professionnels du droit à défendre les intérêts de leurs clients.
Rien à voir avec la protection des biens et des personnes, le transport de fonds, la sûreté aéroportuaire, etc…
Il faut donc sortir de ce système de sécurité privée pour se tourner davantage vers les acteurs du droit !
Pour cela, le CNSP-ARP et l’OND ont rencontré récemment un cabinet d’avocats parisien pour évoquer ensemble les diverses problématiques qui se posent à nous, et aborder les différents moyens d’y pallier.
Je ne vous cache pas qu’il y a du travail en perspective pour arriver à nos fins !
Il est temps que le Détective privé s’adapte au modernisme et aux techniques nouvelles d’enquête pour entrer maintenant et enfin dans une ère de changement faisant table rase du passé.
En effet, aujourd’hui le but n’est plus de se référer indéfiniment à un travail passé qui nous a conduits à la situation que connaît la profession aujourd’hui, mais plutôt d’ouvrir des voies nouvelles en redéfinissant les contours de la profession.
Oui, vous allez me dire que ce travail fait par le passé, a représenté des efforts, du temps, de l’argent pour les syndicats qui se sont engagés dans ces combats avec l’aide des membres et même des non syndiqués.
Oui, nous avons entre autres actions, lancé ensemble la première requête en 2006, celle qui donnait des solutions « clé en main » pour accéder aux fichiers.
Nous avons reçu effectivement des réponses des institutionnels qui nous félicitaient pour le travail accompli mais qui nous refusaient ces moyens au motif que la profession n’était pas encore assez moralisée et réglementée.
Qu’à cela ne tienne ! nous avons, encore tous ensemble, oeuvré pour rédiger avec succès en 2008 un Livre Blanc proposant des solutions pour une meilleure réglementation de notre activité libérale.
Et c’est là que tout a dévié dans une voie qui ne nous convenait qu’à moitié. Mais nous avons espéré qu’avec le temps, des modifications nous seraient favorables.
Malheureusement, cela n’a pas été le cas et tout a dérivé : les contrôles abusifs, les copier-coller entre titre 1 et titre 2, des mesures législatives et réglementaires incohérentes, l’amalgame entre sécurité privée et détectives, le contrôle de la formation, l’aberration de la carte professionnelle de dirigeant, etc etc…
Nous ne nous sommes pas découragés pour autant ! nous avons continué à défendre les intérêts d’une profession qui se meurt, qui perd peu à peu la confiance des donneurs d’ordre et des clients, et qui est soumise à de plus en plus de contraintes réglementaires sans obtenir la moindre contrepartie.
Depuis toutes ces années, nous n’avons eu de cesse d’accéder à toutes les demandes de notre ministère de tutelle, demandes qui, au final, ne sont que des prétextes pour ne rien nous accorder et mieux nous surveiller et nous contrôler, voire nous sanctionner financièrement.
Il faut donc changer de stratégie et ne plus compter sur nous-mêmes seuls, pour défendre les intérêts de notre belle profession libérale.
Les réflexions menées ensemble laissent entrevoir des possibilités et des solutions pour que l’avenir sourie différemment aux jeunes et aux nouveaux professionnels qui prendront notre suite.
Je ne vous cache pas que ce sera un long chemin, difficile et coûteux.
Pour finir, les pistes de réflexion à date sont les suivantes :
1- Autonomiser la profession par rapport aux activités de sécurité privée.
2- Définir précisément les contours de la profession et augmenter les prérogatives conférées à ses membres.
3- Créer un organe de contrôle propre à l’activité.
Pour arriver à ces buts, nous aurons besoin de tous les acteurs concernés par l’activité de la recherche privée.
Dans cette optique, il semble opportun que la voix de la profession soit portée par quelques représentants des professionnels afin que l’action envisagée soit perçue comme légitime et suivie par l’ensemble des acteurs du métier.
Il est urgent d’agir pour les intérêts de la profession.
Le temps passe, les hommes changent et la profession évolue avec parfois des dérives nuisibles mais aussi et heureusement, l’envie partagée par tous d’être reconnus comme des professionnels sérieux, compétents et honorables.
Marie-Françoise HOLLINGER
Présidente du CNSP-ARP
Chambre Professionnelle des Détectives
Activité libérale à caractère juridique
Tél. : 09 72 28 45 01
E-mail : hollinger@cnsp.org